Pour beaucoup, le cap de la quarantaine est le point de départ d’une profonde réflexion sur sa carrière et sur ses aspirations personnelles. 40 ans, c’est le milieu de vie et le milieu de sa vie professionnelle et la question de la reconversion professionnelle vient pour certain.es comme une évidence. 40 ans, que vous le vouliez ou non, vous invite à sortir de votre zone de confort !
Vous cumulez une expérience valorisante sur le marché du travail, les enfants – s’il y en a – grandissent et sont plus autonomes, la vie de couple se renforce ou se désagrège (l’âge moyen du divorce en France est 43 ans !).
Bref, 40 ans est bien souvent une zone de turbulences et de remise en question sur tout ce que l’on a construit et sur tout ce à quoi on a cru durant les vingt dernières années. Et puis 40 ans, c’est également la recherche d’un meilleur équilibre vie privée vie personnelle.
C’est tout un changement de paradigme qui s’offre à vous !
Je comprends vos questionnements car j’en suis à ma quatrième reconversion professionnelle et j’ai connu le cap de la quarantaine récemment. À chaque fois, le souffle de l’indépendance et le fait de décider de ce que je veux entreprendre dans ma vie ont été des moteurs incroyables de passage à l’acte.
Reconversion professionnelle : comment la préparer ?
Si l’horizon de la reconversion professionnelle s’ouvre à vous, il convient de se poser les bonnes questions avant de franchir le pas :
- Actuellement, dans quel état d’esprit est-ce que je vis ma vie professionnelle : est-ce que je m’approche du burn out (épuisement professionnel), du bore out (un ennui profond) ou du brown out (une perte de sens par rapport à mon travail ? Ou peut-être aucune de ces suggestions !
- Quelles sont mes sources de motivation ? Qu’est-ce qui me fait lever le matin (même très très tôt !) ?
- Quel serait mon job idéal ? Quel sens je lui donnerai ? Avec qui ? Où ? Quelles valeurs souhaiterais-je y trouver ?
Pour ma part, la question que je me suis posée à chaque changement de de vie professionnelle est : qu’ai-je envie de vivre pour mes dix prochaines années ? Dans dix ans, lorsque je ferai le bilan de la décennie écoulée, qu’est-ce que je serai fière d’avoir vécu, d’avoir découvert, d’avoir expérimenté ?
Ce sont les réponses à ces questions qui ont été le déclencheur dans ma trajectoire :
- quitter Paris pour aller vivre au Canada = quitter un CDI en gestion de projets culturels dans le domaine des archives et du patrimoine pour aller à l’étranger sans boulot,
- travailler huit ans à Montréal à des postes de direction en TPE dans l’événementiel, le média d’information et l’innovation sociale = tout à construire et à bâtir,
- démissionner pour écrire un roman = une année sabbatique sans chômage,
- revenir en France avec mon conjoint et nos deux enfants = une vie professionnelle à réinventer = la création de mon entreprise, L’école du leadership, un organisme de formation en leadership destiné à toutes les personnes qui veulent avoir un impact sur leur vie professionnelle.
À 40 ans, on se connaît mieux. On sait ce que l’on apprécie, ce que l’on a envie de vivre et surtout ce dont on n’a plus envie. Ce sont des leviers de motivation puissants qui impliquent d’avancer avec confiance.
La gestion du risque et des peurs (les miennes et celles des autres !)
Si la reconversion professionnelle vous titille, si vous rêvez de vous mettre à votre compte ou de créer votre entreprise, si vous avez envie de suivre une formation / reprendre des études : qu’est-ce qui vous en empêche ?
La plupart du temps, le risque et les peurs sont les facteurs de tétanie. Vous abandonnez le projet, vous faites l’autruche en vous disant que votre envie n’est pas si importante, vous vous rassurez en listant tout ce qu’il y a de bon dans ce métier qui vous assomme, vous écoutez les avis des autres avant le vôtre.
Mais que risquez-vous dans cette reconversion professionnelle ? Que risquez-vous à sortir de votre zone de confort ?
Le changement de trajectoire professionnelle est souvent vécu comme une mise en danger. Quel danger vous menace réellement ? Est-il tangible ou fait-il partie des peurs ? Lors des ateliers en leadership que j’anime, j’entends souvent la remarque suivante : “lorsque tout sera sécurisé, je prendrai le risque de me lancer.” Le risque devient un adversaire qu’il faut sécuriser : c’est totalement antinomique et dysfonctionnel !
En revanche, vous pouvez creuser la question : que risquez-vous ?
L’argent est la réponse numéro 1. Mais avez-vous fait les calculs sur un tableau Excel avec les différents scénarios possibles ? Avez-vous affronté les chiffres ou restez-vous dans l’idée que…, grosso modo… ?
Par exemple, lorsque j’ai démissionné pour écrire un roman, avec mon conjoint, nous avons réalisé un exercice approfondi de notre organisation financière. Nous avons adopté un mode de vie plus frugal et nous avons pioché dans notre épargne afin qu’elle nous serve à réaliser la vie dont nous avions envie ici et maintenant !
Et les peurs ?
Elles sont souvent corrélées aux réactions de votre entourage qui jettent sur vous leurs propres peurs. “Tu es au top de ta carrière, pourquoi tu fiches tout en l’air ? Et ta retraite, tu y as pensé ? C’est beau de rêver, mais c’est compliqué d’être à son compte. Et tes enfants, tu y as pensé ? Moi, j’en serai incapable, c’est trop risqué. C’est la crise de la quarantaine, ça va passer. Ça ne te fait pas peur de revenir à un salaire minable comme en début de carrière ? Etc” Et, cacher derrière toutes ces peurs, l’enjeu du statut social et de la réussite.
Ce n’est pas évident de trouver son chemin dans une reconversion professionnelle à 40 ans lorsque soi-même on est en plein questionnement.
Alors pour trouver votre chemin de la reconversion professionnelle : écoutez-vous ! Vous êtes votre seule boussole fiable et solide.